Comprendre le risque ATEX dans l’entreprise
Les atmosphères explosives (ATEX) désignent des mélanges d’air et de substances inflammables (gaz, vapeurs, poussières) susceptibles de provoquer une explosion en présence d’une source d’inflammation. En France, bien que les explosions représentent un faible nombre d’accidents du travail, leur gravité est souvent supérieure à celle d’autres accidents, pouvant aller jusqu’au décès de la personne accidentée.
La réglementation impose aux employeurs d’identifier, d’évaluer et de gérer ce risque :
- Évaluation des risques : identifier les sources potentielles d’atmosphères explosives.
- Zonage des lieux de travail : classer les zones en fonction de la probabilité de présence d’une atmosphère explosive.
- Document relatif à la protection contre les explosions (DRPCE) : élaborer et maintenir ce document à jour.
Pourquoi le risque ne doit pas être sous-estimé
Les conditions d’apparition
Pour qu’une explosion survienne, six conditions doivent être simultanément réunies : présence d’un combustible, d’un comburant (oxygène), état dispersé (gaz, poussière…), source d’inflammation, domaine d’explosivité et confinement suffisant.
Une obligation réglementaire de zonage
La classification des zones ATEX permet d’identifier les niveaux de risque et ainsi d’adapter les mesures de prévention :
- La zone ATEX 0 / 20 : le risque explosif est permanent, fréquent ou dure de longues périodes, en fonctionnement normal, c’est-à-dire sans circonstance particulière et non récurrente de fonctionnement de la zone.
- La zone ATEX 1/ 21 : le risque explosif est susceptible de survenir de manière occasionnelle, là encore en fonctionnement normal.
- La zone ATEX 2 / 22 : dans ces zones, le risque ne survient que dans des circonstances de fonctionnement particulières, ou en fonctionnement normal, mais dans ce cas, il est de courte durée.
L’employeur doit établir un document relatif à la protection contre les explosions (DRPCE) ou document similaire, annexé au document unique d’évaluation des risques.
Les bons réflexes à adopter
Évaluation et zonage rigoureux
- Identifier clairement les zones à risque : procéder à une cartographie des installations, à partir des produits stockés ou utilisés, des volumes, des équipements.
- Classer les zones (0/1/2 ou 20/21/22) selon la probabilité et la durée de présence d’une atmosphère explosive. Cela conditionne les mesures de sécurité.
Choisir et maintenir des équipements conformes
- Utiliser des équipements certifiés conformes à la directive 2014/34/UE (marquage Ex, groupes, catégorie).
- Mettre en place une maintenance régulière : contrôle des équipements électriques, ventilation, détecteurs, mesures anti-étincelles, antistatiques.
Procédures, formation et culture prévention
- Former le personnel aux risques ATEX : compréhension des sources d’inflammation, des conditions d’apparition, des procédures d’urgence.
- Mettre en œuvre des procédures écrites pour les interventions dans les zones ATEX (travaux, nettoyage, maintenance).
- Vérifier régulièrement que ces procédures sont bien respectées et mises à jour.
Ventilation, élimination des poussières et confinement minimal
- Assurer une ventilation suffisante pour éviter l’accumulation de gaz/vapeurs/poussières inflammables.
- Éliminer ou réduire les dépôts de poussière combustible (industrie du bois, agro-alimentaire, métal, plastiques) : dans certaines filières, ce sont des risques d’ATEX sous-estimés.
- S’assurer que les zones à risque sont bien signalées et séparées des zones « normales ».
Vérification périodique et revue des risques
- Le zonage, les analyses et les mesures doivent être revus dès qu’une modification intervient (nouveau process, stockage différent, équipement modifié).
- Un bon suivi permet de ne pas laisser perdurer un risque évolutif ou non maîtrisé.
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